Samedi, « sidéré » par le dénouement de l'affaire Leonarda, Pouria Amirshahi a twitté son désarroi : « Les divergences sont devenues trop importantes. Je prendrai le temps de m'expliquer lundi. Un autre chemin. » Le député des Français de l'étranger (Afrique du Nord) a accepté de livrer ses états d'âme à Mediapart, sans toutefois rompre avec la majorité présidentielle.
Membre du courant des amis de Benoît Hamon (Un monde d'avance) et du club “écolo-aubryste” de la Gauche durable, il tient à rester optimiste. Mais cet ancien président de l'Unef, aujourd'hui âgé de 41 ans, avertit sérieusement François Hollande : « La culture républicaine et la modernité, c’est apaiser les esprits, pas cultiver les peurs. » Il appelle ses collègues parlementaires à ne plus être dans « l'acquiescement par principe » : « On se contraint, on se contrit, il n'y a plus de débat. » Pour lui, il est encore temps d'éviter une « catastrophe politique » en 2014. À condition que le pouvoir change d'orientation politique.
Samedi, après l’intervention de François Hollande, vous avez exprimé sur Twitter votre volonté de prendre « un autre chemin ». Quel est-il ?
Il faut que François Hollande prenne un autre chemin. Celui qui est pris n’est pas conforme à l’esprit du Bourget, qui était la condition même de la victoire de la gauche. Il faut réfléchir à d’autres choix politiques que des compromis avec une Europe technocratique ou le Medef.
Le gouvernement ne peut pas s’arrêter à chaque fois que quelqu’un le tire par le pantalon pour lui faire part de ses doutes. Mais en tant que parlementaires et responsables politiques, c’est notre devoir d’alerter et de faire des propositions alternatives.
via www.mediapart.fr