La scène se jouait mercredi, au Centre national du livre. Côté ministériel, Clarisse Mazoyer, énarque et conseillère d’Aurélie Filippetti en charge de la presse, du livre et de la lecture, Corinne Poulain, conseillère en charge de l’éducation artistique et culturelle, Marianne de Brunhoff, elle aussi conseillère en matière d’éducation artistique, mais au ministère du même nom. En face, Sylvie Gouttebaron, directrice de la Maison des écrivains et de la littérature (MEL) depuis neuf ans. L’atmosphère est un peu tendue. Pour ne pas dire intimidante. On comprend tout à fait la préoccupation d'Aurélie Filippetti d'assurer la transmission culturelle. Déjà qu'il y a un souci de transmission politique. D'un autre côté, si l'on tue l'un des rares lieux (d'accès gratuit) où la littérature s'affranchit du commerce et du bruit, n'est-ce pas regarder la courroie plutôt que la transmission ?
La MEL est née il y a trente ans. Balzacienne en diable, Clarisse Mazoyer trouve que cela fait beaucoup : « La MEL est une vieille dame poussiéreuse. » Ainsi se trouvent renvoyés au troisième âge littéraire des écrivains aussi divers que Jean Rolin, Camille Laurens, Annie Ernaux, Mathieu Larnaudie, Arno Bertina, Geneviève Brisac, Laurent Mauvignier, Christine Montalbetti, Marie Cosnay, Anne Serre, Cecile Wajsbrot, Didier Daenincx, Sylvain Coher, Emmanuelle Pagano ou Tanguy Viel, en piochant au hasard parmi les 700 adhérents de l’association. Une querelle entre anciens et modernes ? Pas vraiment, peut-être une querelle entre « tendance » et modernité ? Sachant que les catégories sont poreuses, et que l’on trouve le talent dans l’une comme dans l’autre. Mais soit, suivons le conseil de la conseillère : dépoussiérons et décapons un peu.
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La Maison des écrivains et de la littérature, sise dans l’hôtel des frères Goncourt, administrée par des écrivains, a (jusqu'ici) une triple vocation. Elle est un lieu de documentation et de ressources pour ceux qui écrivent – maquis des aides, bourses et résidences, notamment, conseils pour la publication – un lieu qui coordonne, organise, accompagne les rencontres entre auteurs et établissements scolaires. Ça n’a l’air de rien, mais tout écrivain s’étant retrouvé un jour à faire office de diaporama vivant pour illustrer un thème éducatif sait à quel point la préparation, la discussion avec les enseignants
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