Merci patron !, de François Ruffin. France, 1 h 30. Le journaliste François Ruffin a piégé la première fortune de France, avec la complicité et au profit d’un couple de chômeurs. Sa comédie documentaire, qui replace l’imagination au cœur des luttes sociales, sort aujourd’hui dans une cinquantaine de salles.
Le contraste est obscène. Bernard Arnault, prédateur de grand luxe, première fortune de France, dont le patrimoine professionnel représente 3,5 milliards d’années de Smic, se pavane à l’assemblée générale des actionnaires de LVMH, où le champagne Dom Pérignon coule à flots. À deux cents kilomètres de là, à Poix-du-Nord, entre Valenciennes et Maubeuge, Serge et Jocelyne Klur survivent avec le RSA depuis que leur usine, qui confectionnait des vêtements Kenzo, a été délocalisée en Pologne. « Comment vous faites pour manger avec 3 euros par jour ? » leur demande François Ruffin… « Ben, on mange pas ! » Les premières minutes, cette comédie documentaire, qui emprunte autant aux méthodes de Michael Moore qu’au comique de Lafesse, peut déconcerter. Débarquer dans cette ville dévastée par le chômage affublé d’un tee-shirt « I love Arnault » en se faisant passer pour un fan du milliardaire déterminé à redorer le blason de la première fortune de France face à ceux qui ont tout perdu… il fallait oser. Mais François Ruffin, Calaisien de naissance qui vit en Picardie et enquête sur le milliardaire depuis plusieurs années pour le journal Fakir, sait où il met les pieds.
Une caméra planquée dans une peluche, le stratagème fonctionne
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via www.humanite.fr