Une petite équipe de combat
Alors comment fonctionne le PG ? En fin connaisseur, Francis Parny, en charge des relations avec ce parti pour le compte du PCF (les deux étant alliés au sein du Front de Gauche), explique :
« C'est une organisation fortement centralisée et très structurée, avec quatre, cinq dirigeants qui concentrent toutes les responsabilités. »
A quoi il faut ajouter la vingtaine de membres du secrétariat national qui se réunit longuement tous les lundis pour décider de la marche à suivre. L'instance fait figure de « creuset » où se mélange les différentes cultures politiques de ce parti qui n'a pas de « courants ». Soucieux de n'oublier personne, Mélenchon mentionne aussi Marc Dolez, co-fondateur du PG, sorte de sage retiré dans sa circonscription et consulté de temps en temps.
Mélenchon, « pas un guide suprême »
Peur des débats et des divergences, personnalisation trop poussée, petit groupe discipliné, voilà les critiques qu'adressait en janvier dernier l'économiste Christophe Ramaux en quittant le PG. Evidemment, la garde rapprochée de Mélenchon dément.
D'ailleurs à les entendre, le chef serait une crème. « Il ne décide pas de tout. Son talent est de mettre les choses en mots », commence François Delapierre. « Il a une grosse écoute », poursuit Eric Coquerel. « Quand je suis arrivée, je ne le connaissais pas, j'étais inquiète. Mais ce n'est pas le guide suprême que tout le monde suit », conclut Martine Billard.
N'en jetez plus… Delapierre, Coquerel, Billard, trois mousquetaires venus d'horizons différents mais ferraillant aujourd'hui d'une même épée.
« L'autorité ultime ! »
Récemment arrivée, la député et ancienne verte Martine Billard a été bombardée co-présidente. Le but ? Casser l'image d'un parti très personnalisé. Pas facile quand on n'est jamais invité sur un plateau télé. Pour le petit écran, « si ce n'est pas Mélenchon, c'est personne », résume-t-elle sans amertume.
Lui reste la vie interne du parti. Les mains dans le cambouis, elle prépare l'ordre du jour de la grande réunion hebdomadaire, coordonne et gère les apparitions nationales du PG, valide les communiqués de presse. « Elle tranche sur tout. C'est l'autorité ultime ! », embellit un rien Mélenchon.
Les autres ? Petit crochet dans le temps : Montreuil en février dernier. Alors qu'à la tribune du congrès du NPA, les mots « révolutions », « Tunisie », et « camarades » enflamment l'assistance pendant que d'autres comme « électoralisme », « isolement » ou « crise » la refroidissent, Eric Coquerel observe en coulisses. L'émissaire de Jean-Luc Mélenchon ne perd pas une miette des grands débats et des petits ateliers.
L'émissaire
L'homme n'est pas franchement un espion. Il aurait d'ailleurs un peu de mal à rester inaperçu au milieu de ses anciens cama
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