Manuel Valls, « ni communiste ni gauchiste » (sic!) mais très à droite, le candidat de l’UMP au sein du PS – 20minutes.fr

Remise en cause des 35 heures, scepticisme sur les emplois d’avenir… Peut-on dire que vous êtes le candidat qui ne croit pas au projet du PS?

J’en partage les valeurs et les objectifs. Mais son financement doit être revu. Nous l’avons basé sur une prévision de croissance de 2 à 2,5%. On est en ce moment dans un rythme d’environ  1,6%. Il ne faut plus seulement hiérarchiser mais choisir parmi les priorités. Ni les 300 000 emplois d’avenir, ni le contrat de jeunesse de François Hollande ne sont finançables.  Mon rôle est d’aller jusqu’au bout, que chacun se sorte les tripes.  Je veux être un agitateur d’idée, être utile à la gauche et aux Français.

Vous sentez-vous parfois isolé dans ce parti et avez-vous songer à le quitter, à l'instar de Jean-Luc Mélenchon ou Eric Besson?

Non. Les militants et les Français partagent mes idées. Si j’étais fatigué du PS, je ne serai pas candidat aux primaires pour le représenter. Je n’ai pas le droit de me lasser. Je veux redonner à la France tout ce qu’elle m’a donné. C’est la source de mon engagement.

Pourquoi prônez-vous aujourd'hui  l’instauration de quotas migratoires?

Réussir l’immigration aujourd’hui, c’est réussir l’intégration de demain. Les ghettos, la ségrégation me révoltent. On peut parler d’un véritable apartheid. C’est une réalité ! Quand vous rentrez dans une classe d'un quartier populaire où il n’y a que des gamins issus de la même origine, ayant grandi dans les mêmes cités, dans les mêmes familles en difficulté, il y a un problème. Ce n’est pas ethniciser les choses que de le dire, c’est commencer déjà à les résoudre. Il faut des critères, des règles plus précises de régularisation, pas l’opacité qui règne. Avec moi, il y aura des régularisations mais aussi des reconduites à la frontière. La politique d’immigration peut être ferme si elle est digne. Ce qu’il se passe à la préfecture d’Evry est honteux. Il y a des files d’attente, pas assez de guichets, des gens qui angoissent pour leur permis de séjour. Tout cela il faut en parler et trouver des solutions. Il faut en finir avec l’injustice mais aussi avec les tabous.

Vous vous assumez dans un rôle d’ultra-pragmatique. Portez-vous un projet de société?

Je n’ai jamais été communiste ou gauchiste. L’histoire d’Espagne que me racontait mon père m’a vacciné contre les extrêmes. Tout jeune, j’étais déjà admirateur de la social-démocratie d’un Willy Brandt en Allemagne, d’un Felipe Gonzalez en Espagne ou d’un Michel Rocard en France. Mais il ne faut pas être qu’un hyper réaliste car en même temps le rôle du politique est d’indiquer une voie. Etre de gauche aujourd’hui, c’est s’indigner des injustices, pas seulement en les proclamant mais en agissant. C’est anormal que l’école reproduise les inégalités. C’est anormal qu’un ouvrier vive en moyenne 7 à 9 ans de moins qu’un cadre. Il est nécessaire de partir de la situation de l’individu. Jaurès disait: «Le socialisme c’est l’individu jusqu’au bout.»

via www.20minutes.fr

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