Luc Ferry : un emploi pas fictif, surtout pour ses amis et ses fans | Rue89

Luc Ferry l'assure : présider le très discret Conseil d'analyse de la société, « c'est tout sauf un emploi fictif ». En oubliant de préciser que c'est un emploi très confortable, qui permet de récompenser ses proches. Et même ses admirateurs.

Selon l'ancien ministre de l'Education nationale, ce n'est qu'un oubli administratif. Depuis 2004 et son départ du gouvernement, il est officiellement redevenu professeur de philosophie à l'université Paris-VII. Il a été immédiatement « mis à disposition » de Matignon, pour présider le tout nouveau Conseil d'analyse de la société (CAS), chargé de nourrir l'Etat en idées.

« Mis à disposition », c'est-à-dire en restant rémunéré, à son nouveau poste, par son administration d'origine. Depuis 2004, la fac a donc continué à lui verser 4 500 euros par mois. Seulement, Luc Ferry aurait dû enfin reprendre les cours à la dernière rentrée universitaire, et Paris-VII exige qu'il rembourse sa rémunération pour l'année 2010-2011.

Matignon s'est engagé à rembourser Paris-VII. Fin de la polémique ? Pas forcément : l'affaire a jeté une lumière sur le très discret Conseil d'analyse de la société, une institution bien étrange.

Des proches et des fans de Ferry

On réfléchit peut-être mieux entre amis. En tout cas, l'ancien ministre a recruté au Conseil d'analyse de la société (CAS) beaucoup de proches. Et même d'admirateurs, puisqu'on y retrouve les auteurs de deux livres consacrés à, devinez qui, Luc Ferry.

Outre son président et une secrétaire, trois personnes figurent dans l'organigramme permanent du CAS : une secrétaire générale, venue de l'Education nationale, et deux universitaires supervisant la production intellectuelle. Deux professeurs de philosophie très proches de Luc Ferry :

  • Claude Capelier, « conseiller scientifique et éditorial » du CAS, était conseiller spécial de Luc Ferry au ministère de l'Education nationale ; c'est « un ami de trente ans », selon Challenges.

  • Eric Deschavanne, « chargé des recherches, des études et de la rédaction de publications » au CAS, appartenait aussi au cabinet de Luc Ferry à l'Education nationale. Il est notamment l'auteur du Deuxième humanisme, un livre d'« introduction à la pensée de »… Luc Ferry ; il contribue aussi au site Atlantico, sur lequel il a pris la défense de l'ex-ministre.

Contacté par Rue89, le cabinet du Premier ministre confirme que cette fonctionnaire et ces deux universitaires sont eux aussi « mis à disposition » par leurs administrations respectives, qui continuent à les rémunérer.

Comme Luc Ferry, ils bénéficient d'un supplément au titre de leurs fonctions au CAS, une indemnité mensuelle comprise entre 1 000 et 1 200 euros par mois. L'ancien ministre, lui, reçoit 1 800 euros par mois. En plus des 4 500 euros reçus comme prof de philo à Paris-VII, et que l'université lui demande de rembourser aujourd'hui.

Les simples membres du Conseil, eux, réfléchissent gratuitement. Peut-être par amitié. Dans cette trentain

via www.rue89.com

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