L’exemple terrible de la gauche socialiste espagnole qui a trahi ses électeurs et la majorité de gauche, et qui offre sur un plateau d’argent l’Espagne à une droite qui va aggraver la situation dramatique | Mediapart

1. «Plus de justice sociale dans les plans d'austérité»

D'abord, les socialistes espagnols se seraient pris les pieds dans leurs recortes (coupes budgétaires). «La grande erreur de Zapatero, c'est que les sacrifices qu'il a demandés aux Espagnols n'étaient pas équilibrés», estime Nicolás Sartorius. «On a baissé le montant des retraites, touché aux salaires des fonctionnaires, taxé les petites et moyennes entreprises, mais l'on a dans le même temps débloqué des milliards pour sauver les banquiers…»

«Il aurait aussi fallu augmenter les impôts, y compris des plus riches», renchérit Sebastian Lavezzolo. «Un parti de gauche ne peut pas seulement jouer sur les coupes dans les dépenses publiques. Il doit revoir toute la fiscalité.» Durant les deux premières années de crise (2008 et 2009), le creusement des inégalités s'est encore accéléré en Espagne. Tandis que le chômage a explosé, à près de 22%, les rémunérations des patrons d'entreprise ont augmenté bien plus vite que celles de leurs employés. En clair: le choc de la crise a surtout été amorti par les classes moyennes et populaires. 

 

2 . «Ne pas céder à l'urgence des marchés»

En quelques mois à peine, le gouvernement Zapatero a entrepris des réformes explosives, du marché du travail et des retraites. «Il s'est montré obsédé par les exigences des marchés», regrette Sebastian Lavezzolo. «Ce qui l'a conduit à agir et réformer dans l'urgence, dans des secteurs extrêmement sensibles. Mais l'on ne peut pas s'attaquer à de tels dossiers en quelques semaines, sous la seule contrainte des marchés

«Cela vaut pour José Luis Rodriguez Zapatero comme pour François Hollande: c'est une chose d'arriver au gouvernement. C'est autre chose de détenir du pouvoir. En particulier face aux marchés financiers», complète Nicolás Sartorius. «Si François Hollande ne parvient pas à construire des rapports de force, qui permettent de gouverner dans une économie globalisée, alors il fera, à peu de choses près, comme Zapatero: quasiment la même politique que ce qu'aurait fait la droite.»

Ce serait en fait le grand défi des sociaux-démocrates au pouvoir en temps de crise: rétablir l'autonomie du politique, face à la toute-puissance des marchés. Ou, faute de mieux, négocier des marges de manœuvre suffisantes pour imposer son propre agenda. Il faudrait, pour y parvenir, enclencher une véritable régulation du monde financier. Problème: ce n'est pas au niveau national que l'on régule avec efficacité les paradis fiscaux, la spéculation en bourse, ou les multinationales de la finance…  

 

via www.mediapart.fr

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