« Les jeunes Israéliens et les jeunes Iraniens se ressemblent » | Rue89

Trois ans après un fort réussi « Beaufort », l'écrivain israélien Ron Leshem revient avec un roman à nouveau très surprenant, qui repose sur des mails échangés avec des Iraniens depuis Israël.

« Niloufar » parle de jeunesse au Moyen-Orient, de livres interdits, de mœurs urbains, mais aussi du rôle du Web dans l'information et la création littéraire. Rencontre.

« Israël n'aime pas qu'on parle de son armée », me disait-il lorsque je l'avais rencontré à l'occasion du Salon du Livre 2008. Pas sûr que les Israéliens apprécient la nouvelle œuvre de Leshem. Car dans « Niloufar », l'auteur fait un rapprochement somme toute inattendu entre Israël et l'Iran.

Après un portrait accusateur de Tsahal, voici donc que le jeune auteur peint un portrait très coloré de la jeunesse téhéranaise. Un livre où, comme il le dit dans notre interview, Leshem a « mis beaucoup de la jeunesse iranienne dans [son] portrait de la jeunesse de Téhéran ».

Un « Immeuble Yacoubian » version téhéranaise

Situé à Téhéran, de nos jours, le livre compte quatre personnages principaux. Kami, jeune « étudiant provincial (et véritable double de Leshem lui-même) arrivé dans la capitale afin de poursuivre ses études. Il loge chez sa tante Zahra, star de cinéma à l'époque du Shah.

Bannie et censurée par le régime islamiste, elle ne vit plus qu'avec son chat et accueille avec plaisir son jeune homme de neveu, à qui elle va enfin pouvoir conter sa gloire passée (et l'Iran du passé).

Dans l'immeuble, les deux voisins immédiats sont Babak, un homosexuel, et madame Safoureh, une vieille mytho qui s'invente de toutes pièces un passé prestigieux et finira par partir pour le Japon. Babak aussi, finira par quitter l'immeuble (le pays ? ), mais pour d'autres raisons évidentes.

De prime abord, “ Niloufar ” est un “Immeuble Yacoubian” version téhéranaise.

Des interviews avec de jeunes Iraniens menées par e-mail

Mais si El Aswani vit au Caire, où se déroule son livre, Leshem ne vit pas à Téhéran. A fortiori car, comme il nous le confirme, le pays lui est interdit, “ en tant qu'Israélien ”.

C'est dans l'épilogue du livre que Leshem donne quelques clés sur sa démarche : si “ Beaufort ” reposait sur des entretiens réels de Leshem avec des soldats de Tsahal, “Niloufar” repose également sur des interviews avec de jeunes Iraniens, mais uniquement par e-mail.

C'est seulement après de nombreux échanges que Leshem a pu rencontrer ses “ personnages ”. Non pas en Iran, mais à Paris, où un de ceux-ci était venu le rencontrer. Il nous explique ici sa démarche. (Voir la vidéo)


La démarche littéraire est d'établir un lien entre l'histoire de chaque personnage et l'histoire du pays : régime du Shah et splendeur économique, Révolution islamique, régime dictatorial d'Ahmadinejad.

Tout change ensuite quand, rapidement, Kami parvient à se connecter à Internet, ce q

via www.rue89.com

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Translate »
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x