O que nous avions raison ! D’élection européenne en élection européenne, depuis 1979, nous nous opposions à l’Europe des banques et défendions l’Europe des travailleurs. Nous expliquions que le néolibéralisme tuerait l’Europe et que seule l’Europe sociale avait un avenir.
Je me rappelle en 1992 avoir publié un petit livre « Les clairons de Maastricht » qui expliquait bien cela. Notre thèse était que pour construire l’Europe il fallait avoir un grand dessein social afin d’unifier les peuples. Il fallait que les peuples trouvent intérêt concret, réel, matériel et politique, démocratique à la construction européenne : sinon tout se retournerait contre elle. Nous réclamions une Assemblée constituante européenne. Nous voulions une Europe fédérale, politique, démocratique, pour socialiser les droits au niveau le plus élevé d’un pays à l’autre. Nous réclamions une harmonisation sociale et fiscale et nous nous sommes logiquement opposés au TCE et au Traité de Lisbonne qui l’interdisaient explicitement.
Des imbéciles nous qualifiaient d’anti-européens, à cause de cela.
Ils affirmaient qu’il fallait en passer par l’Europe néolibérale, économique, à n’importe quel prix comme seule voie, pour « un jour » aller vers une amélioration sociale. Mais ladite amélioration sociale ne venait jamais. Au contraire c’est le pillage social de l’Europe par la finance qui progressait. Ils acceptaient des critères artificiels déments comme ceux de Maastricht et du « Pacte de stabilité ». 3 % de déficit, 60 % dette, 1,5 % d’inflation…Ils étaient prêts à cela par la force avec des « sanctions » jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que ça ne pouvait pas marcher. Ils ont reculé mais temporairement. Ils ont mis le couteau sur la gorge des gouvernements élus pour qu’ils l’imposent coûte que coûte à leur peuple, contre leur, gré, contre la démocratie… Ils étaient même prêts à accepter que « l’Europe » libérale bancaire contrôle, supervise, impose tous les budgets européens nationaux avec « le Pacte de compétitivité ou « Pacte de l’euro ». Avec des budgets en équilibre !
Les voilà le bec cloué. Leur méthode de construction de l’Europe n’a jamais été aussi fragilisée au point que ce sont l’Europe et l’euro qui sont maintenant menacés. Tout est sur le point de péter.
Qui donnait l’Europe aux banques la vouait à la mort. Lente. Et peut-être rapide et imminente maintenant. Les banquiers se sont gobergés en suçant les fonds publics et en bénéficiant des dérogations les plus incroyables pour siphonner toutes les richesses produites par les salariés. Ils ont créé une crise sans précédent, ils ont obtenu toute les aides, tous les prêts, et maintenant, en retour, continuant comme avant, ils menacent les états, les fonds publics, ils mordent cruellement la main qui les avait sauvés. Ce sont les scorpions de la fable, c’est dans leur nature. Ce faisant ils mettent à mal tout le projet européen.
La façon dont ils veulent sucer le sang du peuple grec, des peuples espagnols, portugais, islandais, irlandais, et demain italien et français mériterait immédiatement une mise en garde, un retour de bâton, avec enquêtes judiciaires, attaques contre les tricheurs et usuriers, remise en cause de tous les privilèges et laxismes. Mais non, les Merkel Sarkozy accompagnent leur amis banksters et ne manifestent pas la moindre menace à leur égard : ils leur demandent de trouver la solution sur la base du « volontariat » refusant toute contrainte à leur égard.
Cela nourrit le retour des antagonismes entre les peuples : car si ce ne sont pas les banquiers les voleurs, et puisqu’il y a vol, alors il faut bien que ce soient les Grecs les voleurs…
L’extrême droite s’est développée presque partout. Sarkozy a lui-même fait campagne raciste contre les Roms et xénophobe contre les Fr
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