Le policier de Trappes sur Facebook : « oui, je sais qu’on se régale »

Fact-checking. Thibault de Montbrial, avocat du policier à l’origine du contrôle d’identité qui a mal tourné jeudi à Trappes, a accordé une entrevue à deux journalistes de l’hebdomadaire Le Point.

Lire : Trappes : « Les policiers se sentent stigmatisés »

On apprend dans cette interview que le policier mis en cause est « profondément choqué » et « écœuré » par une « campagne mensongère ». Les journalistes embrayent rapidement sur une question suivante : « Quel est le profil de votre client ? »

Un policier « irréprochable » et « choqué »

L’avocat répond alors : « C’est un policier irréprochable qui n’a jamais connu de problème disciplinaire, et encore moins de problème de violence. Il est policier depuis dix ans à Trappes et n’a jamais défrayé la chronique. » Et ajoute, après que les journalistes rappellent que la jeune femme en niqab « prétend que [son] client l’a insultée et bousculée » : « Mon client, comme beaucoup de policiers qui travaillent depuis longtemps dans ces quartiers, sait à quel point toute parole déplacée peut avoir des conséquences graves. Mon client évoque un contrôle courtois mais ferme. Il nie toute insulte, discrimination ou violence. »

Deux versions qui se valent

Thibaut de Montbrial termine en dénonçant, non sans effets de manche, une « campagne médiatique mensongère orchestrée par le couple », signifiant peut-être alors que son policier déplore que sa version servie très largement, sans nuance ni recul, par l’écrasante majorité des médias – excepté Le Monde – pendant deux jours ait désormais du plomb dans l’aile.

Ni le renfort appuyé du ministre de l’Intérieur qui « ne doute pas un seul instant » de l’exemplarité du client de Me de Montbrial ni le coup de force auprès des médias des syndicats de policiers n’ont réussi à étouffer la seconde version – celle du couple – qui ne vaut pas moins, à ce stade, que celle de l’agent incriminé.

Avec Trappes, quelque chose a changé. Le journalisme de révérence et de connivence, dirait Serge Halimi, n’a pas réussi à imposer comme c’est la tradition la parole des autorités. Le dépit de certains policiers se comprend naturellement. D’aucuns pourraient même penser que la constitution de partie civile serait le signe d’une certaine fébrilité. Et si le policier, décrit comme un premier de la classe, voyait sa version mise à mal ?

La faute au communautarisme

Aux journalistes du Point, l’avocat du policier a indiqué que son « client ainsi qu’un certain nombre de policiers de Trappes considèrent qu’ils travaillent dans un cadre de communautarisme de plus en plus marqué qui génère un climat d’hostilité inquiétant. » Le policier est irréprochable et, pour résumer le propos de Thibaut de Montbrial, on ne saurait l’accuser de racisme.

Ce policier a contrôlé la jeune femme en niqab comme il contrôlerait un automobiliste en infraction, sans que le niqab qu’elle portait n’ait eu une quelconque influence sur ses propos et son comportement. S’il y a eu débordement, c’est du fait d’un climat hostile lié à à un communautarisme marqué. En clair, le conseil du fonctionnaire nous livre du Manuel Valls ou du Jean-François Copé, la prudence inhérente au métier d’avocat en sus : les méchants musulmans testent en permanence la

via www.al-kanz.org

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