Un retour sur l'intervention du chef de l'Etat jeudi? Cela s'impose. Car Nicolas Sarkozy a multiplié les approximations et les facilités, les petits et grands mensonges. De petits péchés d'orgueil, aussi. Ainsi, il a tort, quand il assure : «Nous sommes le dernier pays d'Europe à avoir un impôt sur la fortune.» Car l'Espagne a rétabli le 15 septembre pour 2011 et 2012 un impôt qu'elle avait supprimé en 2008, devant rapporter 1,08 milliard d'euros et concerner 160000 personnes. Il se contredit quand il dit qu'il «n'est pas possible d'être dans un monde ouvert et de continuer à recevoir des produits de pays qui ne respectent pas les règles environnementales, qui font du dumping monétaire et qui font du dumping social» et ajoute dans la foulée: «La question des barrières douanières n'a aucun sens.» Il en rajoute lorsqu'il assure que «sans accord sur la Grèce», «ce n'est pas simplement l'Europe qui sombrait dans la catastrophe, c'est le monde entier, avec l'inimaginable que représentait la faillite d'un Etat de près de 10 millions d'habitants.» Cela est de la prophétie spéculative: rien ne dit qu'il ne faudra pas de nouveaux plans et «l'inimaginable» s'est déjà produit, l'Argentine a déjà fait faillite: c'était le 24 décembre 2001. Au-delà de ces «gourmandises» faciles, le chef d'Etat a aussi pêché par omission. Amnésique sur ses responsabilités et abusant sur celles des autres.
1. «Le gouverneur veillera à ce que la pratique des bonus et des rémunérations rentre enfin dans une pratique normale. Le gouvernement de la Banque de France et le gouvernement veilleront à ce que les pratiques du passé s'arrêtent pour le mois d'avril prochain.»
Eternel leitmotiv d'un président qui avait fait de la moralisation du capitalisme son cheval de bataille. Qu'il entend enfourcher de nouveau lors de «son» G20 de Cannes, jeudi et vendredi. En septembre 2008, à Toulon, Nicolas Sarkozy tonnait ainsi: «Les modes de rémunération des dirigeants et des opérateurs doivent être encadrés. Il y a eu trop d’abus, il y a eu trop de scandales.» Le 24 mars 2009, Sarkozy s’était alors refusé à proposer une loi interdisant les stock-options ou les parachutes dorés pour les dirigeants d’entreprise en difficulté… Tout en menaçant, au G20 de Pittsburgh, de claquer la porte si aucun accord n'était obtenu sur le sujet. Depuis, Paris a multiplié les atermoiements. Comme nous le rappelions, le 7 mai 2011: la France n’avait ainsi pas correctement transposé la directive européenne en matière de rémunération des bonus. Et fait en sorte de donner à ses banques nationales de moindres contraintes. Trois ans plus tard, les actes n'ont pas suivi les mots. Le nouveau coup de boutoir antibonus destiné à être opérationnel à un mois de la présidentielle 2012 sera-t-il cette fois, moins velléitaire?
2. «On aurait des banques avec 100% de risques et des banques avec 0% de risque. Je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur modèle.
La séparation entre banques de dépôts et banques d'investissement est au cœur des débats sur la gestion de la crise. Le principe: éviter que l’activité de dépôt ne pâtisse des pertes des activités d’investissement en cas de crise. Et que la garantie des Etats sur les activités de dépôt ne vienne cautionner les activités de trading des banques. François Hollande a rallié Montebourg entre les deux tours de la primaire PS. Révolution? Non. Cette modalité a servi en 1933 aux Etats Unis, via le Glass-Steagall act, qui avait instauré la scission des banques universelles. Et contrairement à ce que sous-entend
S’abonner
Connexion
0 Commentaires
Le plus ancien