Le « chantage grec » s’invite au comptoir d’Yves Calvi (une émission toujours plus grave) – Acrimed | Action Critique Médias

Le plateau de l’émission « C dans l’air » diffusée sur France 5 a parfois des airs de vieux bistrot, avec ses habitués – toujours les mêmes –, son taulier affable et plein de bon sens, et ses sempiternelles discussions de café du commerce. L’émission du 22 mai 2012, « Europe, la crise dope les extrêmes », le confirme : dans le rôle des piliers, on retrouve notamment Roland Cayrol, ex-sondeur chez CSA, directeur de recherche au Centre de recherches politiques de Sciences-po (34 participations à l’émission depuis mai 2011), Pascal Perrineau, directeur du Centre de recherches politiques de Sciences-po (26 participations à son palmarès depuis mai 2011) et un petit jeune plein d’avenir, Jérôme Fourquet, ex-diplômé de Sciences-po, sondeur chez IFOP (seulement huit émissions depuis mai 2011) [1].

Invitée pour témoigner de la situation en Grèce, Alexia Kefalas n’est pas tout à fait une habituée du plateau de « C dans l’air », avec (seulement) quatre émissions depuis mai 2011. Mais son CV joue pour elle : correspondante multicarte pour France 2, France 24, Courrier international, TV5 Monde, et journaliste au Figaro ainsi que pour le « quotidien de référence » grec (dixit Calvi), Kathimerini (un journal historiquement conservateur et proche du parti de centre-droit « nouvelle démocratie » [2]), elle fait office de parfaite « représentante » grecque. Le plateau est bouclé : place au débat.

Les connaisseurs de « C dans l’air » le savent : Yves Calvi n’est pas seulement le garant de l’authentique pluralisme de son émission ; c’est aussi un expert dans l’art de poser des problématiques avec finesse : « Partout en Europe, la crise fait monter les partis populistes et extrémistes ; en France, ils viennent de remporter un tiers des suffrages au premier tour de l’élection présidentielles, au Pays-Bas l’extrême-droite provoque des élections anticipées, en Grèce, la gauche de la gauche est en tête des sondages et dans le Pas-de-Calais, le choc entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon aura donc bien lieu. Nous avons donc intitulé cette émission "Europe, la crise dope les extrêmes". »

Une « mise en contexte » qui annonce donc la couleur : les labels « populiste », « extrémiste » s’appliquent donc aussi bien à la « gauche de la gauche » qu’aux partis d’extrême-droite, mis dans le même panier. Une approche qui se confirme avec la première question de Calvi (« Est-ce qu’en effet c’est toute l’Europe qui est touchée par la montée des extrêmes et des populismes ? »). Elle est reprise par Pascal Perrineau, qui cite notamment l’exemple de l’Espagne et du Portugal : « il n’y a pas de grand parti équivalent du Front national, ou Front de gauche, ou de partis populistes ». [3]

Pour Perrineau, qu’il s’agisse de la « gauche de la gauche » ou de la « droite de la droite », « les partis de type nationaliste et populiste ont plus de capacité que d’autres à exploiter ces peurs », le « repli sur soi » à l’égard d’une « ouverture […] politique […] économique […] sociale et culturelle. » Une similarité qui se retrouverait dans

via www.acrimed.org

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