La gauche n’avait pas eu de mots assez durs contre la RGPP. François Hollande pendant la campagne présidentielle s’était ainsi engagé à rompre avec la logique comptable du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite mais aussi à mettre « un coup d’arrêt » à cette politique tant décriée. Pourtant à regarder dans le détail le plan de modernisation de l’action publique (MAP) présenté à l’issu d’un comité interministériel ce mardi 18 décembre difficile de ne pas ressentir comme une impression de déjà-vu.
Certes, les noms ont changé. Il ne faut donc plus parler de Révision générale des politiques publiques (RGPP) mais de modernisation de l’action publique (MAP). De même, il n’y a plus de Direction générale de la modernisation de l’Etat (DGME) mais un secrétariat général à la modernisation de l’action publique (SGMAP). Enfin, les décisions ne sont plus prises par le comité de modernisation des politiques publiques (CMPP) mais par le comité interministériel de modernisation de l’action publique (CIMAP).
Mais si le gouvernement a déployé tant de créativité pour établir de nouveaux acronymes, c’est qu’il n’a pas eu à beaucoup réfléchir sur le fond de la politique suivie depuis 2007 dont il reprend, en grande partie, les objectifs et la méthode.
Il s’agit bien comme au lancement de la RGPP en 2007 de tenter de toujours faire « mieux avec moins ». En fixant pour le quinquennat l’objectif de 60 milliards d'euros d’économies, François Hollande impose de fait une cure « d’efficacité » drastique aux politiques publiques.
via www.mediapart.fr