Premier obstacle: qui va aller voter?
C'est la première étape de tout sondage: définir la population cible, puis la reproduire en miniature avec le fameux échantillon représentatif découpé en quotas (par sexe, âge, catégories socioprofessionnelles, etc.). Dans le cas d'une élection présidentielle ou de législatives, c'est l'ensemble du corps électoral, et donc l'ensemble des Français inscrit sur les listes électorales. Pour la primaire, ce sont… les futurs électeurs à la primaire, et c'est plus raide à définir, puisque jamais le PS n'a organisé un tel scrutin. «Il y a une grande difficulté à appréhender le corps électoral de cette primaire», selon François Miquet-Marty, directeur associé de l'institut Viavoice (partenaire de Libération). Au PS ou chez les sondeurs, les estimations varient entre 500.000 personnes et 4 millions.
Le sondage OpinionWay multiplie les angles d'attaques et les sous-ensemble d'électeurs pour cerner ces évanescents futurs votants à la primaire PS: sympathisants de gauche, sympathisants socialistes et «personnes certaines d'aller voter lors ces primaires». Ce dernier groupe, en théorie plus proche de la réalité, est «choisi en demandant aux gens de se placer sur un échelle de certitude de 1 à 10 et en ne gardant que ceux qui répondent 10», précise Denis Pingaud, directeur exécutif d'OpinionWay.
Cette multiplication des groupes sondés – et la multiplication des résultats associés – a semé le trouble. Les médias ont relayé différemment le sondage, citant parfois les résultats sur l'ensemble des sympathisants de gauche, parfois sur les électeurs potentiels. Au risque de la cacophonie alors que les intentions de vote diffèrent très sensiblement d'un groupe à l'autre, comme on peut le voir en regardant les scores de François Hollande, Martine Aubry et Ségolène Royal lors du premier tour.
Si l'écart Aubry-Hollande est plus réduit dans le cas des «électeurs potentiels» que pour les «sympathisants de gauche», c'est le score de Ségolène Royal qui affiche la différence la plus forte, avec 7 points de différence. De quoi modifier profondément la lecture du sondage selon que l'on privilégie telle ou telle colonne du tableau.
Deuxième obstacle: l'échantillon minuscule
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