La Grèce meurt d’être guérie : la santé et l’austérité en Grèce – Changer l’Europe !

elon l’indicateur « Better Life Index » de l’OCDE de 2010, interrogés sur l’évaluation de leur état de santé, 76% des habitants de la Grèce estimaient être en bonne santé, davantage que la moyenne de 70%  relevée par l’OCDE cette année-là. Effectivement, les chiffres de la santé en Grèce avant la crise se portaient très bien par rapport aux autres pays. L’espérance de vie à la naissance était en moyenne de 80 ans 7 mois en 2010, en progrès sur les 78 ans 1 mois en 2000, et dépassant la moyenne des 79 ans 9 mois de l’OCDE [1]. Ainsi, malgré tous ses défauts, le système de santé grec semblait relativement efficace. C’était avant la Troïka et son programme d’austérité. Le secteur de la santé a été ciblé par les programmes de l’Union Européenne (UE) et du Fonds Monétaire international (FMI) comme un secteur dans lequel les dépenses publiques devaient subir des coupes drastiques. Ainsi, sur les 11,5 milliards d’euros de coupes budgétaires prévus pour 2013-2014, environ 1,2 milliard sera prélevé sur le système de santé, la réduction la plus importante après celles des pensions et salaires.

Les mesures de redressement incluent : (i) des baisses de salaires du personnel ; (ii) la réduction du taux de remplacement des départs en retraite (règle de 1 sur 5) et la fin des contrats courts ; (iii) une réduction drastique des dépenses de médicaments et l’extension de l’usage des génériques ; (iv) l’augmentation du reste à charge pour les patients des consultations externes des hôpitaux et des centres de santé publics  ; (v) des fusions et fermetures d’hôpitaux, tandis que la loi de 2011 sur la Santé autorise le développement des cliniques privées ; (vi) une nouvelle répartition des établissements de santé [2].

De façon générale, on essaie de mettre en place une révision complète du système de santé grec. Cela s’effectue au milieu d’une récession de plus en plus profonde, dans l’objectif principal de réduire les fonds publics consacrés au droit universel à la santé, plutôt que de rationaliser le secteur dans le but de soutenir son rôle social et d’étendre son rayon d’action.

On a dit que « désormais, en Grèce, il faut s’engager avec soi-même à ne pas tomber très malade ! » [3] Les hôpitaux publics manquent des stocks les plus basiques tels que le papier toilette, les cathéters et les seringues. On ne répare plus les équipements informatiques, qui ne sont donc plus utilisés. Les infirmières ont quatre fois plus de patients qu’elles ne devraient, et les temps d’attente pour traiter n’importe quelle pathologie grave se sont allongés. Beaucoup d’enfants ne reçoivent plus les vaccins les plus basiques, d’où le risque de maladies comme la polio, la diphtérie et la coqueluche [4]. Dans le même temps, les services de santé publics ont enregistré une augmentation de 30% du nombre de patients, tandis qu’on estime que 6 personnes sur 10 ne peuvent plus se permettre de payer une visite chez un médecin. Les plus touchés sont les chômeurs et ceux qui n’ont pas d’assurance, ceux qui ont de bas revenus et/ou des dettes, les malades chroniques, dont la participation personnelle aux traitements coûteux est passée de 0 à 25%.

Comme l’économie est en chute libre depuis 2009, les indicateurs sociaux et économiques sont entrés dans des zones inconnues jusqu’alors. L’économie s’est réduite de plus d’un cinquième, l’investissement s’est effondré, le chômage approche du niveau dépressionnaire de 30% de la population active, tandis que la pauvreté et le risque de pauvreté engloutissent presque le tiers de la société. Sans surprise, des

via leseconomistesatterres.blogs.liberation.fr

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Translate »
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x