La Commune et les Communards, 140 ans après, toujours vivants | VISA Vigilance Initiatives Syndicales Antifascistes

Cette année, les citoyens français devraient pouvoir partout en France commémorer la Commune de Paris, la connaître et la faire connaître puisqu'il y a 140 ans qu'une nouvelle insurrection des citoyens-travailleurs a, dans Paris, pris le pouvoir politique et initié des évolutions qui, depuis, sont devenues le fondement et les réussites exemplaires de la République. Mais, las, 140 ans après, la République est aux mains des héritiers des Versaillais, à savoir ce groupe économico-politique dirigé par Thiers qui n'hésitera pas à faire perpétrer le premier grand massacre «ethnique» de l'ère moderne. «Ethnique», parce que c'était le peuple qui était visé, en tant que tel, parce que c'était bien un groupe foncièrement différent d'eux-mêmes que les Versaillais faisaient massacrer, et pour lesquels ils n'hésitaient pas à utiliser tout le vocabulaire que 70 ans plus tard les nazis européens allaient reprendre, «les parasites», «la vermine», «la pourriture».

Dans cette République dont les fondements sont communards mais dont les dirigeants sont versaillais, la Commune de Paris fait toujours l'objet d'un lourd silence social, politique, médiatique, pendant que les coups de menton et les vociférations frontistes et lepénistes sont relayés de tous côtés. Dans la rhétorique prétendument puriste du FN, il y a toujours les français, les bons-français et les «étrangers», les mauvais-étrangers-immigrés, et lors des dernières élections cantonales, on constate qu'une minorité de citoyens, néanmoins bien trop nombreux, tombent dans le panneau de cette entreprise de narcissisme régressif. Parce que pour être bien et beau, les frontistes ont besoin d'être protégés des autres, y compris en expulsant, en expulsant, en expulsant – et quelques-uns de ces citoyens électeurs du FN devraient se demander si un jour ou l'autre, pour une mauvaise parole, pour un acte de courage dans leur entreprise, ils ne seraient pas, eux aussi, expulsés de la France frontisée, si un tel cauchemar devait se produire. Ce cauchemar, celui d'être confronté à un pouvoir riche et d'extrême-droite, les Communards ont eu à l'affronter : beaucoup en sont morts, dans les rues de Paris ou condamnés à mort, d'autres ont fait des années de prison, été exilés sans jamais pouvoir rentrer.

C'était en 1871, et dans les années qui ont suivi. C'est la période pendant laquelle la colonisation par la France d'immenses régions en Afrique et en Asie se renforce, se développe. En Algérie, les habitants arabes et musulmans doivent servir, et comme ils sont soumis, ce pouvoir d'extrême-droite ne se permet pas de parler d'invasion du pays par ces «étrangers». A l'époque, ce sont les Juifs, puis les Polonais, les Italiens, qui sont visés par ce discours de haine et de rejet. 20 ans plus tard, l'affaire Dreyfus va incarner la folie de cette haine antijuive et antipopulaire, en faisant de la France aux yeux du monde le pays de l'antisémitisme, alors que la majorité des citoyens n'étaient pas, avant cette affaire, pendant et même après, hostiles aux citoyens juifs. Mais les haineux avaient la parole et notamment la «Libre Parole».

Et si les Communards avaient gagné contre les Versaillais ? Qu'eut-il advenu de la colonisation ? Et de l'organisation politique et militaire de la République, et des conditions qui ont conduit à l'affa

via www.visa-isa.org

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