La comédie humaine du travail – réuniondu Collectif pour la santé des travailleuses et des travailleurs | L’Humanité

Le Collectif pour la santé des travailleuses et des travailleurs a rassemblé, mercredi soir à Paris, 
des syndicats, associations, médecins du travail, avocats pour contrer les attaques en cours.

« Voici une étape importante de notre campagne Pour ne plus perdre sa vie à la gagner : après la pétition, aujourd’hui le meeting qui devrait lancer, en juin, des états généraux. » Membre du Collectif pour la santé des travailleuses et des travailleurs, Christophe Godard a rappelé mercredi soir l’urgence de son « appel à rassembler pour les intérêts du monde du travail ». Autour de ce syndicaliste CGT de la fonction publique et administrateur de la Cnam (Caisse nationale d’assurance maladie), une dizaine de membres signataires, acteurs du mouvement syndical et de la santé au travail, ont témoigné des attaques qui se sont multipliées récemment : suppression de postes à l’inspection du travail, négociation sur la « modernisation » du dialogue social avec, en ligne de mire, la fin des CHSCT (comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail) en entreprise, successions de plaintes d’employeurs contre des médecins du travail et réforme à venir, jurisprudences progressives sans cesse contrecarrées… et bien sûr la loi Macron.

« Les salariés sont considérés comme des intrus. »

Anne Marchand, de l’association Henri- Pézerat, a fait « le même constat sur la remise en cause continue du droit du travail et de la défense de la santé des travailleuses et des travailleurs ». La secrétaire de l’association a dénoncé « l’insupportable impunité des employeurs d’Amisol » dans l’empoisonnement à l’amiante de ses employés, avec la décision de non-lieu prononcée le 5 février par la cour d’appel de Paris, mais aussi « l’extension du travail de nuit alors que les études prouvent son lien avec une augmentation des cancers du sein ». Face à ces injustices, Anne Marchand a rappelé comment la mobilisation sociale pouvait faire avancer la loi comme lorsqu’elle déboucha sur « l’obligation de sécurité de résultat pour l’employeur », obtenue par l’arrêt amiante de 2002. Pour protéger ces « travailleurs sentinelles », mobiliser le réseau devient urgent.

En 2007, les syndicats SUD et CFE-CGC ont créé l’Observatoire des suicides de France Télécom, mettant en lien les souffrances au travail et l’organisation du travail de l’entreprise. « Alors que le PDG, Didier Lombard, voulait supprimer 22 000 emplois dans l’entreprise où les fonctionnaires étaient encore très majoritaires, des e-mails étaient envoyés aux agents de France Télécom pour qu’ils cherchent d’autres postes dans la fonction publique », a rappelé Pascal Vitte, de l’Observatoire. À Marseille, le suicide d’un salarié révélait au grand public l’instauration d’un « management par la terreur » de l’entreprise pour supprimer plus vite ces emplois. En 2005, abandonnant son statut public, l’entreprise avait dû créer des CHSCT de droit privé. « Ces instances ont beaucoup contribué à la dynamique de l’observatoire » et notamment à « ouvrir l’organisation du travail à l’expertise du CHSCT ». Mais aujourd’hui, gouvernement et Medef, via la négociation sur le dialogue social, veulent revenir sur ses prérogatives. Pour Pascal Vitte, « il faut défendre le CHSCT ». Mais son pouvoir a des limites, comme l’a démontré Philippe Billard, salarié de la sous-traitance dans le nucléaire puis dans la pétrochimie, élu au CHSCT de son entreprise, qui s’est retrouvé impuissant face au donneur d’ordres.

« Nous avons proposé une loi sur le devoir de vigilance des sociétés mères face aux sous-traitants, a expliqué le chercheur universitaire Mich

via www.humanite.fr

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