John Galliano, Chevalier de la Légion d’Honneur (!), la laideur d’un certain narcissisme mondain| Courrier international

Dans le souvenir de John Galliano, le styliste star de Dior, cette fatale soirée de février à Paris qui a ruiné sa carrière a commencé lorsqu’une inconnue assise à la table voisine, au café La Perle, lui a demandé : "Pourquoi n'habillez-vous pas des femmes comme moi ?" Cette femme [Géraldine Bloch] affirme quant à elle qu'elle ne savait pas du tout qui était cet homme aux cheveux longs et au look de pirate. Elle l'avait pris pour un sans-abri.
Les choses ont très vite dégénéré. Pendant près d'une heure, Galliano aurait craché des propos antisémites et des insultes racistes, tandis que les autres clients s'efforçaient de faire la sourde oreille.

La Perle, fréquenté par une clientèle proche des milieux artistiques, n'est jamais devenu chic : le comptoir est en zinc, le décor* a des touches de Formica orange et les toilettes pour hommes ne sont qu'un trou dans le sol, des toilettes à la turque. Si le café est très couru, c'est parce que le quartier où il se trouve – le Marais – est devenu branché. Galliano a manifestement pensé qu'il pouvait y dire ou faire pratiquement tout ce qu'il voulait. Mais, aux yeux de ses patrons chez Christian Dior et au sein du groupe de luxe LVMH, il aurait tout aussi bien pu plonger la tête la première dans le trou des toilettes de La Perle. Il a été viré sur le champ. Sidney Toledano, le PDG de Dior, n'a même pas cité son nom lorsqu’il a présenté, quelques jours plus tard, la collection de prêt-à-porter de la maison – créée par Galliano. Le styliste a en outre perdu le droit de travailler pour la griffe de vêtements et d'accessoires John Galliano, dont Dior détient 92 %.

A en croire le dossier de justice, Galliano ne garde de cette soirée qu'un souvenir plutôt vague, et l'on comprend bien pourquoi. Lorsqu'il a été emmené au commissariat, il avait les yeux vitreux et l'élocution brouillée. L'Alcotest qu'il a subi a donné un résultat quatre fois supérieur à la limite autorisée pour conduire.
Tout ça chez un homme qui se plaisait à afficher son fanatisme pour une vie saine, afin de montrer qu'il avait changé. Il est désormais probable que ses avocats tenteront d'expliquer son comportement non seulement par ce qu'il avait bu ce soir-là, mais également par une double addiction à l'alcool et aux anxiolytiques.

Ce n'est pas la première fois que Galliano voit ses promesses succomber à ses appétits.

via www.courrierinternational.com

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