Il y a trois, François Fillon affirrmait « la victoire idéologique de la droite » et maintenant qu’en reste t-il ? ! | Rue89

En Europe, c'est partout la même antienne : nous serions condamnés à toujours travailler davantage pour bénéficier d'une protection sociale toujours moindre.

De Bruxelles au FMI, en passant par les gouvernements nationaux, c'est le même mot d'ordre à l'encontre du salariat : il faut produire, on verra ensuite pour la distribution des fruits du capital.

On connaît le scénario : au salariat les miettes du banquet, une fois que les actionnaires et les banquiers se sont bien gavés. Les gouvernements nous expliquent qu'ils n'y peuvent rien. Le libre-échange, la privatisation du monde, la gabegie capitaliste seraient des processus aussi naturels que le mouvement des planètes.

La dernière crise cyclique du capitalisme frappe aujourd'hui le monde des producteurs. Les rentiers n'en ont cure car nos gouvernements à Paris, Londres, Berlin, Madrid, Lisbonne ou Athènes continuent d'entonner la même rengaine : il faut que les travailleurs se serrent la ceinture pour maintenir un système discrédité au service d'une caste banquière parasitaire.

La petite musique néolibérale ne trompe plus personne

Depuis 2008, l'humeur générale a changé : la petite musique néolibérale ne trompe plus personne. Au moment où partout en Europe des coupes budgétaires d'une violence inouïe affectent les salariés et leurs familles, la révolte populaire gronde.

Il y a peu, une manifestation pour la défense des services publics a rassemblé un nombre record de personnes à Londres. Les Grecs et les Portugais se mobilisent contre le diktat du FMI et les politiques d'austérité. Les Français continuent de lutter contre les réformes antisociales de Sarkozy, en dépit de l'échec sur les retraites.

L'Europe entière rejette les politiques néolibérales, qu'elles soient administrées par des gouvernements de droite ou sociaux-démocrates.

Les partisans du statu quo, dans leur version décliniste ou hyper-mondialisée, ne désarment pourtant pas. Leur contre-attaque est toute trouvée : les peuples seraient foncièrement de droite et ne souhaiteraient que des politiques qui confortent leurs aspirations réactionnaires et sécuritaires.

Selon cette thèse jamais démontrée, nos sociétés se droitiseraient, s'individualiseraient, se fragmenteraient à l'infini, empêchant toute politique redistributrice, égalitaire, de gauche. En gros, le salariat qui produit les richesses nationales refuserait de recevoir les dividendes de ce qu'il a créé !

Une affirmation aussi farfelue que débile. Il n'en reste pas moins que cette idée fausse finit par justifier des comportements politiques, selon le phénomène de la prophétie autoréalisatrice. Les partis politiques de droite se droitisent et la social-démocratie se déporte aussi à droite. Ce sont donc les appareils politiques – et non le peuple – qui se droitisent.

La droite des valeurs… extrémistes

La droite européenne est de plus en plus de droite ; à un point tel que très peu la sépare de l'extrême-droite. En conséquence, l'extrême droite prend l'ascendant partout en Europe. Les cas italiens et français sont édifiants. En Italie, Silvio Berlusconi gouverne (ou a gouverné) avec des partis xénophobe (La Lega) et issu de la mouvance mussolinienne (Gianfranco Fini).

Il est intéressant de noter que ces deux formations de droite dure font aujourd'hui figure de forces modérées en comparaison de Berlusconi. En France, Nicolas Sarkozy s'est affranchi de toutes les traditions de la droite française : le social-populisme d'un de Gaulle, le colbertisme technocratique d'un Pompidou, le libéralisme sociétal d'un Giscard ou encore le radicalisme conservateur d'un Chirac.

Le sarkozysme se situe aujourd'hui aujourd'hui à cheval entre le Tea Party étatsunien et le Front national. La droite française se droitise et délaisse le terrain social (il est vrai, comment défendre des politiques aussi caricaturalement antisocial

via www.rue89.com

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