Les bases d'une gouvernance économique et sociale plus forte et plus efficace
Les initiatives actuelles ne permettent pas de fonder un gouvernement économique européen fort en réponse à la crise financière et monétaire. Il est nécessaire d'adopter à cet effet d'autres réformes, bien plus vastes.
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Une taxe sur les transactions financières en Europe
Les décisions prises à ce jour resteront inopérantes car leur but est d'imposer simplement une réduction de l'endettement sans mettre en place simultanément des instruments susceptibles de générer des recettes supplémentaires permettant à l'UE et à ses Etats membres de financer les nécessaires investissements futurs.
A cet égard, la revendication centrale du SPD et du PS est claire : nous voulons une taxe sur les transactions financières en Europe qui fasse participer les responsables de la crise à ses coûts. Cette taxe doit figurer au cœur du développement de la politique financière et fiscale européenne.
Des études scientifiques estiment qu'une taxe modérée à hauteur de 0,05 % permettrait de rapporter des recettes à hauteur de 200 milliards d'euros annuels. Une telle taxe sur les transactions financières en Europe permettrait aussi de restreindre les spéculations à court terme, nuisibles pour les marchés financiers.
Un programme de croissance européen
Une orientation de tous les Etats membres sur une même rigueur budgétaire et un gel des salaires est trop simpliste et ignore les enjeux complexes d'une politique économique et financière européenne concertée.
Il serait au contraire indispensable de mettre en œuvre des règles et objectifs communs qui garantissent un équilibre entre la compétitivité à l'exportation et la demande sur le marché intérieur dans tous les Etats membres. Les « pays excédentaires » doivent consolider leur demande nationale et les « pays déficitaires » améliorer la productivité de leur économie.
Les instruments adoptés jusqu'ici par les chefs d'Etat et de gouvernement pour réduire les déséquilibres économiques font certes un pas dans le bon sens. Mais il leur manque une dimension sociale forte, qui garantisse les minimas sociaux et donne en même temps des incitations à l'investissement.
Il faut aller au-delà de la série de mesures arrêtées par le Conseil européen en mars 2011 et donner rapidement naissance à un programme de croissance européen qui soutienne en particulier l'activité économique et la compétitivité des Etats membres affaiblis et qui, grâce aux excédents de recettes dans ces Etats membres, stabilise l'union monétaire dans son ensemble.
Des euro-obligations
Le gouvernement économique européen doit en outre créer un cadre durable pour refinancer les Etats de la zone euro. On ne peut pas se contenter de compter sur les sommes débloquées par le parapluie actuel et par le futur mécanisme pérenne de stabilisation. L'assainissement d'un pays fortement endetté ne doit pas être uniquement à la charge des contribuables. Les créanciers privés doivent également assumer leurs responsabilités. Ce processus doit être assuré dans le cadre du mécanisme pérenne de stabilisation.
A cela devrait s'ajouter l'émission d'euro-obligations ou la mise en place d'autres mécanismes qui permettent aux pays de la zone euro de refinancer à meilleur coût une partie de leur dette sur les marchés.
Les euro-obligations doivent toutefois s'inscrire dans un projet politique global qui comprend :
- l'implication des créanciers dans les pays les plus touchés,
- une responsabilité soli
via eco.rue89.com