Depuis six mois, le patron de la rédaction du Figaro , Etienne Mougeotte, prend moins de gants: il fait partie de l'équipe chargée de la réélection de Nicolas Sarkozy avec le président du conseil de surveillance de Vivendi, Jean-René Fourtou, ses amis de TF1, Gérard Carreyrou et Charles Villeneuve, le patron de BNP-Paribas, Michel Pébereau, l'équipe «opinion» de l'Elysée, Michel Calzaroni et Pierre Giacometti, plus Alain Carignon, Camille Pascal et Geoffroy Didier, l'œil politique de Brice Hortefeux.
Voilà de quoi semer le doute sur le travail journalistique du quotidien. Non qu'il y ait le moindre doute sur le fait que Le Figaro soit un journal de droite, mais petit à petit, il devient le journal au service d'un homme. Pas tant dans le contenu des articles que dans la formulation des titres «soulignant systématiquement les divisions internes du Parti socialiste», au point d'être devenu le sujet de plaisanterie parmi les journalistes du Figaro. «Ceux-ci s'amusent à scander la réflexion la plus anodine sur la pluie et le beau temps d'un moqueur “et cela embarrasse le PS!”, rapporte Le Monde. Recevant courtoisement dans son bureau du journal, il balaie vite les critiques: “Nous sommes un journal du centre et de droite et nous soutenons Nicolas Sarkozy. Je crois, d'ailleurs, que les quality papers doivent être des journaux d'opinion. Et puis, j'ai fait des dizaines de groupes de lecteurs, jamais je n'ai entendu une remarque sur le fait que nous étions trop à droite ou trop sarkozystes.”»
via www.mediapart.fr