Ainsi, la réunion de Philadelphie était l’occasion de célébrer un texte sur lequel les différents syndicats se sont entendus. Il s’agit du Second Bill of Rights (la seconde déclaration des droits, l’équivalent américain du programme du Conseil national de la résistance, proposée en 1944 par Roosevelt), une déclaration en faveur de principes sociaux fondamentaux, du droit au plein emploi à une éducation de qualité, en passant bien sûr par le droit syndical dans l’entreprise.
Le mouvement syndical souhaite que les deux partis l’intègrent à leur programme à l’issue des Conventions : « Nous sommes les seuls à parler des droits des travailleurs dans ce pays ! À nous de prendre les devants et de nourrir le débat national en parlant de salaire minimum ou de sécurité de l’emploi. Ce message dépasse le cadre syndical. Il s’agit de parler des difficultés de la classe moyenne inférieure », estime Brian Baker, le directeur du département politique de l’IBEW, le syndicat des électriciens.
Parmi la foule, ce texte rencontre un immense écho. Du côté du syndicat des Insulators and Asbestos – les travailleurs spécialistes de l’isolation –, Jim, Joe et Peggy, issus de familles syndiquées depuis plusieurs générations, annoncent en chœur : « Nous sommes là pour préserver un style de vie où les gens ont droit à un salaire minimum décent, à une couverture santé, une retraite, et un environnement de travail sûr. Les Républicains veulent détruire tout ça ! On va finir par ressembler à une économie du tiers-monde, où les inégalités deviennent insoutenables. » Stephen vient se mêler à la conversation, « la classe moyenne inférieure a besoin d’aide. Il faut que le Congrès arrête de jouer à ce jeu idiot où toute décision se retrouve bloquée ! Même si ces Tea Party sont fous, nous devons réussir à laisser notre ego de côté et à travailler ensemble. J’aimerais qu’une fois élus, nos représentants oublient leur étiquette et se préoccupent du bien commun ».
via www.mediapart.fr