L'affaire pourrait bien s'arrêter là
Quant au sénateur Pastor, c'est sans doute par inadvertance qu'il avait fait des notes de frais dans l'hostellerie de sa fille. Il va rembourser. Sur ses deniers à lui, ses propres deniers, figurez-vous. Après quoi, l'affaire s'arrêtera là.
Lisez bien vos journaux dans les jours qui viennent : personne n'y réclamera la moindre sanction contre le faussaire Pastor. Personne ne s'y interrogera sur la rallonge exceptionnelle de 3531,61 euros que viennent de s'octroyer les sénateurs, justement sur cette indemnité représentative pour frais de mandat (comment se fait-il, d'ailleurs, qu'on l'apprenne aujourd'hui ? Un lien avec l'affaire Pastor ? L'aurait-on appris sans l'affaire Pastor ? ).
Mediapart, lui, s'interroge (article payant) : dans quelle entreprise, quelle administration, accepterait-on qu'un responsable diffuse un faux signé du président ? Bonne question, que personne ne posera.
Les mœurs mafieuses du Sénat
Il est donc désormais acquis qu'existe, en plein Paris, une zone de non-droit, gouvernée par des moeurs mafieuses. Elle s'appelle le Sénat. Elle est protégée par des policiers et des gendarmes. Elle prospère au vu et au su de tous. Allez-y, traitez-moi de populiste de base ! Est-ce ma faute, si on se croit revenu à l'époque où Bruant, au Chat noir, chansonnait férocement les députés qui se gobergent aux frais de la princesse ?
A propos de populisme et de gueuletons, je vous recommande cet article de mon excellent confrère Laurent Joffrin, directeur du Nouvel Observateur. Savourez-le bien. Gardez-le bouche. Il le mérite.
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