Contre les préjugés de l’extrême-droite dans le monde, en France le FN, aux Etats-Unis le Tea Party, pour 2012, note 44, Belgique : les députés flamands du Vlaams Belang et d’autres veulent blanchir les collabos | Rue89

Le parti d'extrême droite flamand, le Vlaams Belang, a proposé au Parlement belge une loi en vue d'annuler l'ensemble des condamnations d'après-guerre pour collaboration et de les indemniser. La majorité des partis flamands a soutenu cette démarche.

Au total, 70 sur 88. C'est le nombre d'élus flamands du Parlement fédéral issus de partis en faveur de l'inscription à l'ordre du jour de la Chambre d'une proposition de loi effaçant, « tous les effets des condamnations et sanctions infligées du chef d'actes d'incivisme prétendument commis entre le 10 mai 1940 et le 8 mai 1945 et instituant une commission chargée d'indemniser les victimes de la répression d'après-guerre ou leurs descendants pour le préjudice financier ».

Le parlement, « temple de la liberté de penser »

Ce texte aux forts relents révisionnistes a logiquement été soutenu par le Vlaams Belang et les séparatistes flamands de la NVA (Alliance Néo-flamande). Mais aussi par deux partis traditionnels majeurs : les chrétiens-démocrates flamands (CD&V), parti auquel appartient Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, les libéraux flamands (Open-VLD). Une première.

Seuls les écologistes (Groen ! ) et les socialistes flamands (SP.a) se sont opposés à son inscription à l'agenda. Avec l'appui des parlementaires francophones et germanophones, la proposition vient d'être rejetée par 68 voix contre 57.

Premier parti du pays, la NVA a expliqué son soutien par la voix d'un de ses élus, Jan Jambon, qui considère que « toute proposition de loi doit pouvoir être discutée dans ce temple de la liberté de penser ».

Quant aux libéraux flamands qui ont soutenu l'initiative, ils se justifient en expliquant que l'accepter sur la forme n'implique pas forcément de l'accepter sur le fond.

« L'incorrection de l'Etat belge à l'égard du peuple flamand »

Reste que le texte déposé par le Vlaams Belang ne laisse planer aucun doute sur ses intentions : blanchir l'ensemble des collaborateurs belges, Flamands en particulier. Les auteurs du texte de loi allant jusqu'à leur trouver des « circonstances atténuantes » pour avoir travaillé avec l'Allemagne nazie :

« Il est malveillant d'assimiler tous ceux qui ont été mêlés de près ou de loin à la collaboration à des délateurs et à des tortionnaires. Cette remarque est particulièrement vraie pour la Flandre, où de nombreuses circonstances atténuantes peuvent être invoquées pour justifier la collaboration. »

Parmi les raisons invoquées :

  • « l'incorrection dont a fait preuve l'Etat belge à l'égard du peuple flamand »
  • « des arrestations dictées par des sentiments anti-flamands »
  • « l'aversion pour le bolchévisme athée très répandue dans la Flandre très catholique de l'époque »

Ainsi, si 23 000 Flamands se sont engagés dans la Division SS Langemarck entre 1941 et 1945, ce n'est pas parce qu'ils étaient nazis, c'est parce qu'ils étaient des victimes de l'Etat belge et catholique !

A titre de comparaison, la France, qui comptait à l'époque 40 millions d'habitants a fourni 8 000 hommes à la SS. La population flamande de 1940 était alors, quant à elle, d'environ 5 millions d'âmes.

La justice « bornée, aveugle et haineuse » de l'après-guerre

via www.rue89.com

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