Le 21 octobre, ce sont près de 600 personnes ( !) arborant des uniformes et des insignes noirs rappelant l’époque nazie ont solennellement juré à Budapest de défendre la Hongrie.
La Garde hongroise est vivement critiquée en raison de son uniforme et de son emblème à bandes rouge et blanche qui rappelle les Croix fléchées, fer de lance du régime hongrois pronazi responsable de la déportation de milliers de juifs.
Cette formation, qui bénéficie de l’appui du parti d’extrême droite Jobbik, nie être antisémite et affirme regrouper des citoyens désireux de préserver la culture hongroise. Pour les analystes, la véritable cible de cette milice ne serait pas les juifs, mais la communauté des Roms (gitans), qui sont environ 600.000 en Hongrie, un pays de dix millions d’habitants en tout. (Lire : « Milice d’extrême droite en Hongrie »
« La Garde dispose d’un volant de 5.000 candidats à l’adhésion », a affirmé à la presse Levente Jonas, porte-parole de Jobbik, lors d’un rassemblement qui a attiré des milliers de partisans qui ont assisté au défilé des nouveaux membres dans les grandes artères de la capitale.
Les groupes d’extrême droite et l’opposition s’apprêtent à organiser de nouvelles manifestations antigouvernementales un an après les grandes émeutes qui ont marqué le 50e anniversaire du soulèvement de Budapest contre le joug soviétique en 1956 (voir ci-dessous.
Le Premier ministre, le socialiste Ferenc Gyurcsany, a comparé l’émergence de la « Garde hongroise » aux « chemises brunes » hitlériennes dans l’Allemagne des années 1930.
Nostalgie nazie aussi dans la sphère politique hongroise
La Garde hongroise a été fondée en août dernier par 56 militants seulement. Devant une foule de 3 000 personnes, ces quelques nouveaux membres avaient alors fait allégeance au mouvement et voeu de défendre la nation, avant de recevoir un certificat d’adhésion des mains de l’ancien ministre de la Défense, Lajos Fur. Le tout en présence de trois hiérarques religieux, venus bénir le drapeau. Les nouvelles recrues ont ensuite défilé d’un pas martial, au son du tambour, sous les drapeaux blancs striés de rouge, emblème du fondateur de la Hongrie, Arpad, mais aussi des nostalgiques du national-socialisme, qui depuis quelques années, ont réinvesti la sphère politique hongroise.
Mazsihisz (la Fédération des communautés juives de Hongrie), les organisations roms, ainsi que les grands partis hongrois, de droite comme de gauche, dénoncent l’avènement de la milice. De son côté, le grand parti d’opposition de droite « Fidesz », allié localement au Jobbik, préfère considérer la Garde hongroise comme un simple et inoffensif mouvement civique, de peur de s’aliéner une partie de sa base électorale, sensible aux arguments ultranationalistes. « Si la Garde hongroise parvient à se doter d’une certaine forme de légitimité sur le long terme, avertit le sociologue, Zoltan Fleck, alors d’autres groupes similaires pourraient voir le jour, et cela augmenterait le sentiment de peur dans l’opinion d’une jeune démocratie qui doit encore se développer, avant d’être [ainsi] remise en q
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