Quelque peu refroidi par l'événement, j'entre dans la salle où les partisans arrivent au compte-goutte. Je m'approche de certains pour essayer de comprendre comment ils vivent le fait d'être associés à un parti dont l'image est à ce point « diabolisée ».
Sébastien, 21 ans, étudiant :
« Dans la société, on est très mal vus : l'éducation nous apprend que le FN c'est mal, la télévision aussi. Les gens disent qu'on est raciste, ce genre de chose, alors que ce n'est pas vrai ! Donc moi j'en parle pas trop autour de moi. »
Une dame proche de la cinquantaine, infirmière :
« Attendez, si je mets une affiche du Front national à ma fenêtre, je me fais casser la gueule dans le quartier. Et ça fait trente ans que je suis inscrite au parti, que j'essaie de rallier les gens à nos idées durant mes heures de travail.
Comment je fais ? Ben quand on parle de voitures qui brûlent ou d'agressions à la radio, je lance le sujet du FN dans la conversation avec mes patients. En général, les gens sont d'accord avec les idées du Front. Mais de là à voter pour, c'est autre chose.
Mais bon, peut-être qu'avec le nouveau président, l'image du parti va changer. »
Kévin, 20 ans, étudiant :
« Je m'affiche beaucoup dans la vie de tous les jours, à la fac, dans les débats. Parce que le Front national dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
Et ce soir, je suis là pour soutenir Bruno : c'est lui le plus à même de représenter le parti. Il n'est pas comme Marine, qui elle veut rassembler tout monde, draguer les gens de l'UMP. »
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