Contre les Fonctionnaires et la CGT, « C dans l’air » multiplie les caricatures – Acrimed | Action Critique Médias

« C dans l’air » instruit le procès (à charge) des fonctionnaires

Le comble a sans doute été atteint avec l’émission « C dans l’air », animée par Yves Calvi diffusée le jour même de la grève des fonctionnaires, sur France 5 (qui fait partie, il n’est jamais inutile de le rappeler, du secteur public prétendument de service public). Son titre : « La France des fonctionnaires ». La liste des invités est, à elle seule, éloquente :

– Agnès Verdier-Molinié, directrice de la « Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques » (iFRAP), déjà mentionnée plus haut. Auteur d’un livre dont le titre résume le propos : Les Fonctionnaires contre l’État. Le grand sabotage [6]

– Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

– Bernard Vivier, directeur de l’ « Institut supérieur du travail », un centre privé de recherche, de formation et d’expertise sur les relations de travail.

Soit une invitée fanatiquement libérale, un invité totalement libéral et un troisième invité, évidemment… libéral. Et pour leur porter la contradiction, Luc Bérille, secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa) qui, dans le rôle du défenseur des fonctionnaires, avait pour particularité de représenter un syndicat n’ayant pas, pour des raisons qu’il ne nous appartient pas de juger, appelé à la grève !

Outre cette absence totale sur le plateau d’un intervenant soutenant la grève, on notera quelques questions posées par l’animateur Yves Calvi, dont on sait l’amour qu’il porte à la fonction publique :

« Que dit-on aux fonctionnaires quand on n’a pas de marge  ? ».

«  Est-il possible de demander des augmentations de salaires quand un pays traverse une crise si difficile et qu’on a soi-même une garantie de l’emploi qui est importante ? ».

« Sans un instant songer à vous culpabiliser, aujourd’hui y a encore 1713 emplois qui sautent chez Goodyear. Vous n’appeliez pas à la manifestation et on peut pas dire que ce soit un franc-succès si on évalue la mobilisation aujourd’hui. Est-ce que vous pensez qu’il peut y avoir une indécence éventuelle à aller manifester quand, dans le privé, on est aussi frappé par la crise et par les plans sociaux ? »

– [Lisant une « question de téléspectateur »] : « Ne faudrait-il pas qu’un jour François Hollande touche aux privilèges de son électorat alors qu’il ponctionne toujours plus ailleurs ? ».

« En vous écoutant, je me disais quand même que cette histoire de chiffres elle est passionnante, parce que vous avez balancé l’un et l’autre des chiffres que je qualifierais d’imparable, c’est-à-dire que je ne sais pas quoi dire quand on me dit "vous vous rendez compte si je fais la moyenne générale ça fera 4,40 euros d’augmentation en moyenne sur les fiches de paye" et quand on me dit "ça fera 1,8 milliards sur le budget de l’État en ce moment", j’me dis mais ça me paraît invraisemblable et ça n’est pas possible  ».

Effectivement, Yves Calvi ne sait « pas quoi dire » car il ne lui viendrait par exemple jamais à l’esprit de faire le lien entre l’austérité budgétaire imposée aux travailleurs et aux usagers de la fonction publique et les milliards d’euros mis chaque année, par l’État, au service des entreprises privées, à coup notamment d’allègements de cotisations sociales et de niches fi

via www.acrimed.org

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