« Climat, commerce : les contradictions d’Obama sont énormes » – Page 1 | Mediapart

En début de semaine, Barack Obama a dévoilé un nouveau projet de réglementation, destiné à réduire de 30 % les émissions de CO2 des centrales électriques américaines d'ici à 2030, par rapport à leur niveau de 2005. L’agence de protection de l’environnement (EPA) propose à chaque État américain un objectif de diminution des rejets de dioxyde de carbone de ses centrales à charbon. À chacun de décider du moyen d’y parvenir. Depuis l’échec, pendant son premier mandat, du projet de loi Cap and Trade, qui voulait instituer un marché national du carbone, mais fut bloqué par le Congrès, c’est la première grande initiative du président américain pour réduire la contribution massive de son pays au dérèglement climatique.

Pour en décrypter la portée, Mediapart a recueilli l’analyse d’Ilana Solomon, représentante du Sierra Club, l'une des plus grosses et anciennes ONG américaine de défense de l’environnement, et spécialiste de politique commerciale.

Le projet de réglementation américaine pour réduire de 30 % les émissions de CO2 des centrales à charbon est-il à la hauteur des enjeux climatiques ?

Ilana Solomon, Paris, 3 juin 2014 (JL).Ilana Solomon, Paris, 3 juin 2014 (JL).

Ilana Solomon. Le Sierra Club se bat depuis des années pour obtenir de nouvelles réglementations sur les centrales à charbon, existantes et nouvelles. Obama annonce que l’Agence de protection de l’environnement (EPA) va mettre en place de nouvelles réglementations pour réduire de 30 % les émissions de carbone des centrales à charbon d’ici 2030, par rapport à 2005. C’est un énorme progrès. C’est vraiment une annonce importante. Il va falloir maintenant être vigilant sur la mise en œuvre de ces règles. Les États vont jouir d’une grande flexibilité sur la manière de les appliquer, soit en réduisant directement les émissions des centrales à charbon, soit en développant les sources d’énergie propre.

Concrètement, chaque État a reçu des objectifs différents : ceux qui dépendent le plus du charbon (le Midwest, la Pennsylvanie…) ont reçu des objectifs plus faibles. Ils devront présenter leur plan d’action à l’administration. Il reviendra aux mouvements sociaux, à la société civile et aux électeurs de mettre la pression sur leurs responsables locaux pour qu’ils soient à la hauteur. Les États seront contraints d’obéir à cet objectif de réduction des CO2 par la force de la loi fédérale.

La politique climatique d’Obama soulevait jusqu’ici beaucoup d’interrogations. L’opposition à l’oléoduc Keystone XL a suscité une très forte mobilisation au sein du mouvement écologiste – l’administration a reporté sa décision après les élections de novembre prochain. Compte-tenu du blocage institutionnel du Congrès, paralysé par la polarisation entre républicains et démocrates, je crois qu’Obama est allé aussi loin qu’il le pouvait. 

Quel peut être l’impact de cet objectif de 30 % sur la production de gaz et d’huile de schiste aux États-Unis ?

via www.mediapart.fr

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