«Le cannabis crée de la dépendance. […] [Il] est toujours le tremplin vers les drogues dures, la cocaïne ou l’héroïne. […] Il y a un trafic d’armes majeur dans notre pays. […] Est-ce que quelqu’un propose de légaliser le trafic d’armes ? Non. Il faut être sérieux.»
Manuel Valls jeudi, sur France Inter
L’avantage quand on parle de drogues, c’est qu’on peut dire n’importe quoi. Ainsi, Manuel Valls avançait que le cannabis «crée de la dépendance», jeudi, sur France Inter. Erreur : à la différence du tabac, le cannabis ne crée pas de dépendance, sinon psychologique. Le député-maire PS d’Evry cherchait des arguments contre la «légalisation contrôlée», proposée mercredi par son collègue socialiste Daniel Vaillant. En prônant une sorte de régie du cannabis, l’ancien ministre de l’Intérieur espère casser l’économie parallèle pourrissant la vie de certains quartiers. Valls rétorque : «Il y a un trafic d’armes majeur dans notre pays. […] Est-ce que quelqu’un propose de légaliser le trafic d’armes ? Non. Il faut être sérieux.» Valls mélange tout en mettant sur le même plan deux choses très différentes. Les armes tuent, le cannabis pas directement (impossible de faire une overdose).
Qu’importe, l’élu PS continue : «Le cannabis est toujours le tremplin vers les drogues dures, la cocaïne ou l’héroïne.» Là, l’animateur de la matinale, Patrick Cohen, le contredit, car la thèse de l’escalade est fausse, réfutée par de nombreuses enquêtes. «Je ne dis pas que tous les fumeurs de joints deviennent des toxicomanes, relativise Valls, […] mais tous les toxicomanes ont d’abord commencé par un simple joint.» On peut ajouter qu’ils ont aussi bu du lait et mangé des fraises : la relation de cause à effet n’est pas plus pertinente.
Valls se plaint que la gauche commence «par dire qu’il faut créer du désordre concernant le cannabis», alors qu’elle pourrait «porter une réponse en matière de sécurité, d’ordre et d’autorité». Erreur : c’est la prohibition qui est source d’insécurité. Patrick Cohen corrige : «C’est justement parce que la répression et la situation actuelle, ça ne marche pas pour refréner la consommation de cannabis que Daniel Vaillant propose une autre voie.» Mais sur les drogues, le cas de Valls n’est pas désespéré : pour l’héroïne, il se dit «favorable à une expérimentation concernant les salles d’injection», réclamée par les acteurs de santé publique, et refusée par Matignon.
A droite, les imprécisions fleurissent aussi. «Si
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