Le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité a repris son chemin parlementaire et fait étape, hier, au Sénat. Examiné en séance publique, il fera l’objet d’un vote solennel le 26 janvier prochain avant de repasser devant l’Assemblée nationale en deuxième lecture. Avec pour objectif de renforcer la protection des espèces et des espaces naturels, ce texte devrait enfin transcrire dans la loi française les dispositions encadrant la gestion et l’exploitation des ressources naturelles prises par la communauté internationale en 2010, lors de la signature du protocole de Nagoya, au Japon.
« Il était plus que temps que la France avance dans ce sens », se réjouit Younous Omarjee, député européen (GUE/NGL) pour les outre-mers de l’océan Indien. « Nous sommes face à la sixième extinction des espèces, sans doute la plus grave », explique l’élu, qui rappelle que « 85 % de la biodiversité française se trouve dans ses outre-mers », particulièrement touchés par l’érosion de cette immense richesse naturelle. « En 1992, à Rio, l’accord comportait deux grands axes : la lutte contre les bouleversements climatiques et la protection de la biodiversité. Force est de constater que si sur la question du climat, les choses ont bougé, celle de la biodiversité est restée en recul et en ce sens le protocole de Nagoya est un élément fondateur de cette bataille », poursuit Younous Omarjee. Même son de cloche du côté des ONG, qui ont signé, lundi, un texte appelant à un « sursaut » face au déclin des espèces, notant en outre que parmi les causes à l’origine de ce déclin figurent en bonne place celles directement liées à l’activité humaine comme la surexploitation des ressources, les pollutions ou la destruction des milieux.
Depuis les années 1980, les cas de biopiraterie se multiplient
via www.humanite.fr