Avec les Grecs, K.-O. debout – à cause de l’Union Européenne, du FMI et « des marchés » (qui ?) | Mediapart

La
récession n'en finit pas d'accabler la Grèce. Plus de 18% de la
population active est au chômage –900.000 personnes contre 600.000 l'an passé, un taux
inouï dans ce pays de 11 millions d'habitants. La progression est
fulgurante,
surtout chez les jeunes, et le cap des 20% pourrait être franchi à la fin de l'année. Une minorité des demandeurs d'emploi sont indemnisés –un an maximum.

Les indépendants des professions libérales
disparaissent en cascade (lire par ailleurs notre entretien avec la
chercheuse Maria Kamerissini
)
. De nombreux
salariés ne sont pas payés depuis des mois ou ont subi
d'importantes réductions de leur salaire.
Dans la capitale, Athènes, la crise saute aux yeux. Les panneaux «à
louer» ou «à vendre» se multiplient. Selon un rapport de la Commission européenne cité par la presse,
25% des locaux commerciaux sont vides – c'est 20% à Salonique, la
seconde ville du pays. De plus en plus de Grecs sont sans-abri, un
sort traditionnellement «réservé» aux migrants dans un pays où
les solidarités familiales jouent encore beaucoup. D'après un responsable de la Croix-Rouge, ils seraient
20.000 dans tout le pays.

Sur Ermou,
la principale artère commerçante d'Athènes, le nouveau magasin
«Goldbuyers» ne désemplit pas. C'est un business de crise: «Goldbuyers» échange vieilleries en or contre du cash. Impossible de le rater, avec ses
pancartes clinquantes. Cette filiale d'un groupe anglais installé a déjà ouvert plusieurs succursales dans la
capitale. Devant moi, un jeune homme sort de son sac un vieux service
en or. Un couple de trentenaires apporte deux énormes
bagues.

Stuart Moore, le patron, explique que le groupe s'est implanté
en Grèce parce que «les gens ici ont plein de vieilleries qu'ils ne
pensaient même pas à vendre car c'est un peu tabou»
. «Pour
l'heure, 10 à 15% des clients viennent parce qu'ils ont besoin de

"cash" à cause de la situation économique, reprend Moore, jeune
British fort peu affable. Mais cela va augmenter dans les prochains
mois avec toutes ces suppressions d'emplois et ces nouvelles taxes.»

Craignant la faillite nationale, les
Grecs se méfient des banques. Durant le seul mois de septembre, les
dépôts des particuliers et des entreprises dans les établissements
bancaires ont fondu de 5 milliards d'euros:
un plongeon historique…

via www.mediapart.fr

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