Après avoir accueilli notre invité à sa façon, Didier Porte salue avec fracas la façon dont Nicolas Sarkozy et l'UMP témoignent de leur respect pour la laïcité en France… pour le plus grand bonheur d'Emmanuel Todd ! (acte 1)
Dans leur livre, Todd et Courbage décrivaient l'entrée du monde arabe dans la modernité, en se fondant sur l'analyse de statistiques. "Dans la conclusion du livre, nous disions clairement qu'il serait très étonnant que le développement de la liberté et de la rationalité dans la sphère familiale n'amène pas à des bouleversements dans l'ordre du politique", rappelle notre invité. Mais ils n'avaient pas vu venir, ou en tout cas, pas décrit, les révolutions par la rue qui viennent de se produire, remarque Daniel. "Il y a truc bizarre, rétorque Todd. Les gens sont épatés, alors que des jeunes dans la rue qui foutent en l'air un régime, c'est le gros de l'Histoire", c'est un processus classique pour un historien. Y compris le changement de bord de l'armée.
Il explique ensuite en quoi trois indicateurs sont fondamentaux pour repérer l'instant où un pays entre dans la modernité : forte hausse du taux d'alphabétisation, baisse du taux de natalité, et, moins classique, baisse du taux de mariages endogames, c'es-à-dire entre cousins… Rien de bien original dans les deux premiers critères, souligne Todd, "c'est la routine des démographes". Mais le dernier critère lui semble très particulier au monde arabe, où l'endogamie est traditionnellement très importante. Ce qui avait permis aux coauteurs du livre d'expliquer pourquoi la transition démocratique des pays arabes ne s'était pas faite, malgré un fort taux d'alphabétisation et une natalité relativement faible. (acte 2)
Alors, Todd est-il un prophète ? Mais au fait, c'est quoi, un prophète ?
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