Affaire Bettencourt-Woerth : les secrets de Patrice de Maistre | Rue89

Dans l'affaire Bettencourt-Woerth, tout ramène à Patrice de Maistre. L'état de santé réel de Liliane Bettencourt, ses combines fiscales, sa générosité à l'égard de François-Marie Banier ? C'est lui qui connaît le mieux la milliardaire et qui gère sa fortune. Les liens avec le monde politique ? C'est lui qui avait recruté l'épouse d'Eric Woerth et reçu la Légion d'honneur des mains du ministre.

L'avocat de la fille de Liliane Bettencourt, Olivier Metzner, le vise désormais directement. Il réclame l'ouverture d'une procédure contre Patrice de Maistre, à la fois comme « complice » de François-Marie Banier et bénéficiaire de dons de la milliardaire, révélés par les enregistrements clandestins. Le tribunal de Nanterre doit examiner la demande de Me Metzner ce jeudi.

Si Patrice de Maistre est celui qui en sait le plus, c'est aussi celui qui en dit le moins. Depuis la révélation des enregistrements de ses conversations avec sa patronne, il évite les médias. Ses rares interviews lui ont surtout permis d'imposer une image, celle d'un expert comptable discret et « vieille France », dont le seul objectif était de remettre en ordre les comptes de Liliane Bettencourt.

Un peu trop simple. Patrice de Maistre et son avocat n'ont pas souhaité répondre à nos questions, mais les zones d'ombre du CV de l'homme de confiance de Liliane Bettencourt et les comptes de ses sociétés personnelles révèlent un personnage plus complexe. Avec des activités discrètes, légales mais pas très « vieille France ».

Parallèlement à ses activités pour Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre a ainsi administré un « hedge fund » installé aux îles Caïmans, entretenu sa carrière d'expert-comptable grâce aux réseaux de la Françafrique, investi dans des PME françaises depuis le Luxembourg et intégré un des clubs d'investisseurs les plus fermés de France.

Un fonds pour grandes fortunes aux Caïmans

On peut être « vieille France » et apprécier les placements exotiques. Jusqu'en 2005, Patrice de Maistre a été administrateur d'un « hedge fund » -un fonds d'investissement spéculatif- domicilié aux îles Caïmans, un paradis fiscal des Caraïbes.

Ce fonds, baptisé Overlook Performance Fund, a été créé en 1988 par Glenn Dubin et Henri Swieca, deux vedettes de Wall Street. A l'époque, peu d'Européens devinent que les « hedge funds » vont révolutionner la finance. Parmi eux, le Français Bernard Lozé, associé des deux Américains depuis 1984.

Convertir les Européens aux « hedge funds »

Il s'agit donc de convertir les grandes fortunes européennes aux « hedge funds » et à leur stratégie de « gestion alternative ». « Alternative », car elle promet des rendements supérieurs à ceux de la Bourse, mais aussi car elle est plus risquée. Un document réservé aux investisseurs -et que nous a transmis Bernard Lozé- le souligne :

via www.rue89.com

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